À partir de 2021, la chaleur fatale de l’usine BSW alimentera les réseaux de l’Esplanade et de l’Elsau.

Lancé mi-mai par la signature d’une « déclaration d’intention conjointe », un projet transfrontalier devrait permettre de chauffer l’équivalent de 4500 logements strasbourgeois à partir de la chaleur fatale d’une aciérie kehloise.

« C’est une première sur le plan transfrontalier en Europe », souligne Robert Herrmann, président de l’Eurométropole, qui estime que ce projet est « une pierre  importante à l’édifice de notre plan Climat 2030 ».

Avec une production annuelle de 2,2 millions de tonnes d’acier fondu à 1600°, l’aciérie BSW de Kehl génère une chaleur fatale considérable. À partir de 2021, un tuyau de 8,5 km passant sous le Rhin permettra de raccorder l’usine aux réseaux de chaleur strasbourgeois pour l’alimenter avec de l’eau à 160°. Pour Markus Menges, directeur de BSW, ce projet est « une chance économique et écologique » permettant de revaloriser « une chaleur jusqu’alors perdue dans l’atmosphère ». Au total, 45 Gwh seront ainsi récupérés chaque année par l’Eurométropole, auxquels s’ajouteront 35 Gwh fournis à la société BK Bioenergie, qui produits des granulés de bois à Kehl.

Un investissement de 25 millions d’euros

« Deux réseaux de chaleur seront alimentés par BSW : celui de l’Esplanade qui comprend également le quartier Danube, et celui de l’Elsau avec l’Hôpital civil et la Petite-France », précise Thierry Willm, directeur de la mission énergie à l’Eurométropole. 

Un périmètre voué à être élargi, puisque qu’à terme, ce système pourrait permettre l’approvisionnement en chaleur d’environ 20 000 logements.

Le projet sera porté par une société transfrontalière détenue majoritairement par l’Eurométropole de Strasbourg, associée au Land du Bade-Wurtemberg, à la Ville de Kehl, à la Région Grand Est, ainsi qu’aux sociétés BSW et BK Bioenergie. Il représente un investissement estimé à 25 millions d’euros, dont 10 millions financés par BSW, le reste étant pris en charge par les collectivités françaises et allemandes qui espèrent obtenir des subventions, notamment de l’Ademe et du programme européen Interreg. 

Crédit photo : P. Stirnweiss pour l’Eurométropole de Strasbourg
Article paru dans Eurométropole Magazine, n°23.