« J’ai accumulé les intérims. Je voulais un emploi stable », explique Jacky Frantz, 52 ans. 

 

Comme lui, une cinquantaine de personnes, bénéficiaires du RSA, au chômage depuis longtemps ou en situation de handicap, sont entrées en formation à Duttlenheim pour devenir conducteur d’engins, maçon coffreur ou manoeuvre sur le chantier pour l’une des entreprises du groupement Socos, principalement constitué de filiales de Vinci.

« C’est une super opportunité, poursuit-il. Le certificat qu’on obtient est valable dix ans et sur le CV, c’est un plus », note cet habitant d’Hochfelden. 

Après six semaines de cours théoriques, les élèves passent par la case « simulateur de pilotage ». « N’oublie pas de mettre la ceinture ! », entend-on au fond de la salle.

Effectivement, la machine reproduit les conditions et sensations de conduite à la  perfection… 

« Quand on sera sur le terrain, on se sentira plus à l’aise. On part plus confiant », acquiesce Dimitri Delivron, 44 ans et ancien cariste.

Un formateur a la charge de deux élèves. Le rythme est soutenu. C’est nécessaire car à la fin des quatre semaines de formation pratique, les élèves passent la certification pour conduire les engins de chantier.

Casque bleu sur la tête, Didier Martin, 29 ans, concrétise son projet professionnel.

« J’étais plaquiste depuis dix ans mais je pensais aux engins tout le temps, raconte le jeune homme. Je m’étais renseigné pour faire une reconversion, mais la formation coûtait très cher donc j’avais laissé tomber. Et un beau jour, Pôle emploi m’a parlé de cette opportunité. »

Perché à trois mètres de haut sur un compacteur, Didier Martin slalome entre les plots en plastique. Le geste est très précis : à peine cinq centimètres entre les grosses roues de l’engin et les plots ! Une fois son diplôme obtenu, cet habitant d’Ostwald ira sur le chantier. Si son supérieur estime qu’il est opérationnel, il troquera son casque bleu contre un casque blanc.

Sophie Cambra, crédit photo : J. Dorkel pour l’Eurométropole de Strasbourg
Article paru dans Eurométropole Magazine, n°23.