Success Story

Lauriane Renaud : « À Strasbourg, on a la chance d’être accompagné »

Titulaire d’un master biologie végétale et toujours inscrite en diplôme universitaire, Lauriane Renaud bénéficie du statut d’étudiant-entrepreneur délivré par le pôle Pépite qui a récompensé son projet MicroP d’un Grand Prix en 2018 ! Tout ça grâce à une invention qui facilite la détection de micro-polluants dans l’environnement. Elle nous raconte tout…

MicroP, c’est quoi ?
Il y a 5 ans, je venais de finir ma licence de physique, j’ai fait un stage en gestion de l’eau, dans une entreprise spécialisée dans les réseaux d’assainissements. C’est là que m’est venue l’idée assez vaste de MicroP : créer une structure spécialisée dans le suivi des micro-polluants. Au fur et à mesure, j’ai organisé mes études pour me perfectionner dans les domaines de l’eau, de l’environnement et de la pollution. J’ai affiné mon projet qui s’est cristallisé autour du développement d’un kit immunologique de détection des micro-polluants. J’ai eu la chance d’avoir accès à un laboratoire pour pouvoir créer un prototype : le Biotech-Lab à Illkirch – j’y travaille à mi-temps –, ça a été déterminant !

Il y a eu de nombreux moments déterminants dans votre parcours, le prix SEMIA en 2017 et la réception du Grand Prix Pépite en 2018…
Tout à fait ! Chaque région a son pôle Pépite, que j’ai intégré, et qui permet d’avoir le statut d’étudiant-entrepreneur. Ce réseau facilite l’accès aux formations et aux contacts et permet de se consacrer pleinement au développement du projet. En 2017, j’ai été lauréate du prix SEMIA (Science, Entreprise, Marché, Incubateur d’Alsace) étudiant-entrepreneur et en 2018 du Grand Prix Pépite qui a réellement été un tremplin. Alors que je n’en étais qu’au stade du prototypage, il m’a donné une visibilité nationale, ce qui est crucial ! C’est à ce moment-là qu’on a besoin de reconnaissance. La subvention est aussi un accélérateur car pour récupérer ce prix non négligeable (20 000 €), il faut créer une structure adéquate et passer au statut d’entreprise.

Qu’est-ce que MicroP viendra apporter aux entreprises ou structures publiques ?
Il existe déjà des technologies puissantes pour quantifier tous types de molécules : la chromatographie et la spectrométrie de masse, qui fonctionnent très bien. Mais lorsqu’on parle de micro-polluants, on parle de toutes petites molécules logées dans un échantillon complexe bourré d’autres molécules ! MicroP permet de venir en amont de ces technologies très lourdes et coûteuses pour cibler les quantifications futures et ce que l’on cherche, ce qui génère des économies.

Dans votre domaine, quelle est la richesse de l’écosystème local ?
Le dynamisme économique et frontalier de Strasbourg m’a beaucoup aidée. J’avoue qu’étant scientifique, je ne comprenais rien au domaine entrepreneurial… Mais une fois qu’on intègre cet écosystème, on se rend compte qu’il est extrêmement dynamique : il y a beaucoup de réseaux, d’incubateurs, de formations, de dispositifs ; et tout fonctionne en silos… C’est un métier de savoir gérer une entreprise et à Strasbourg, on a la chance d’être accompagné, de rencontrer des personnes auxquelles on n’aurait pas forcément été confronté en restant dans le milieu universitaire. En tant qu’étudiant, on a besoin du recul d’autres personnes, autant du recul scientifique – François Bernier et Rozenn Ménard de l’équipe pédagogique du Master Biologie et Valorisation des Plantes ont été d’une aide précieuse – que du recul professionnel.