Herbert Castéran, le Directeur de l’EM Business School depuis 10 ans, est originaire de Toulouse. Il a choisi de faire du bien vivre à Strasbourg un argument pour ses futurs étudiants.

Portrait d'un homme

Est-il lui-même tombé sous le charme de la ville ? Nous lui avons posé la question.

Quels sont les atouts de Strasbourg qui vous ont convaincu de vous y installer ?

J’ai été frappé par la beauté et l’équilibre de la ville. Les paysages de l’Alsace et de la Forêt Noire forment un écrin soigné dans lequel Strasbourg s’insère merveilleusement.

Au-delà de l’urbanisme et de l’architecture uniques de Strasbourg, chaque jour qui passe me permet de prendre conscience des énergies de la ville et de ses extraordinaires potentialités.

La qualité de la collaboration entre parties prenantes économiques, académiques et territoriales est le second élément marquant.

Le sentiment de concourir tous ensemble vers une forme d’avancée collective, au-delà des naturelles divergences d’opinion, est très stimulant à Strasbourg.

En quoi vous sentez-vous strasbourgeois aujourd’hui ?

Être strasbourgeois en ce qui me concerne, tient en deux choses essentielles.

  • D’abord, le goût de l’engagement et des choses bien faites. C’est un élément très structurant à la fois au niveau professionnel mais aussi au niveau personnel.
  • Ensuite, cette capacité à rechercher et à trouver le consensus. Il n’y a pas d’uniformité certes, mais il y a une volonté de dépasser les clivages.

L’intérêt général et le bien commun sont au cœur de la vie strasbourgeoise.

Cela ne veut pas dire qu’il y a uniformité mais que les clivages sont faits pour être dépassés du fait de la conscience de l’existence d’un intérêt général et d’un bien commun.

Selon vous, pourquoi se sent-on Europtimist* à Strasbourg ?

Les raisons sont multiples mais je n’en listerai que quelques-unes.

  • Il y a tout d’abord la conscience de faire partie d’un territoire au sein duquel s’est fondée l’identité européenne. Cette identité revendiquée est incroyablement riche en valeurs et en diversité.
  • Il y a également le sentiment d’une centralité. Strasbourg se situe aux frontières du territoire français. Dès lors que l’on accepte d’élargir le point de vue, il est frappant de voir à quel point Strasbourg est en réalité centrale, ce qui explique beaucoup de son histoire et de sa culture.
  • Enfin, les potentialités sont exceptionnelles à Strasbourg. Terre d’équilibre y compris d’un point de vue économique avec la place significative de l’industrie, Strasbourg a tout les atouts pour être la principale et authentique capitale européenne. Il faut que cette identité soit fermement revendiquée.

*L’Europtimisme : un état d’esprit qui dispose la ville de Strasbourg et ses habitants à envisager le bon côté des choses tout en agissant pour les faire évoluer.

Qu’est-ce qui vous fait le plus oublier votre ville de naissance, dans le Sud ?

On n’oublie jamais vraiment ses racines.

Toutefois, le dynamisme de la ville, l’état d’esprit strasbourgeois et la chaleur de ses habitants (ce qui, pour quelqu’un du Sud, veut dire quelque chose) sont des éléments d’attachement majeurs.

Aujourd’hui, si je conserve une vraie tendresse pour ma région d’origine et son phrasé, il n’y a pas de nostalgie. Mais si j’ai envisagé de quitter Toulouse, je ne pourrai envisager de quitter Strasbourg.

En quoi pensez-vous que la ville de Strasbourg est un atout pour convaincre des étudiants ?

Strasbourg a deux atouts majeurs aux yeux des étudiants.

  • D’abord c’est une ville avec des partis pris forts en termes de mobilité. Les modes de déplacements doux occupent une place centrale dans la ville. Ces partis pris, encore très originaux à l’échelle française, séduisent une population en attente non seulement d’engagements mais surtout de réalisations pour un mieux-vivre.
  • La dimension européenne et le rôle de capitale européenne sont également très valorisés par les étudiants, surtout en provenance de l’étranger. Lorsque vous êtes face à des étudiants chinois ou indiens, il est évident pour eux que Strasbourg est une ville internationale, une ville dans laquelle s’incarne l’Europe des peuples et de l’histoire.

Quelle est votre plus grande fierté en tant que Directeur d’une business school de Province ?

Ce qui me rend le plus fier, c’est précisément le fait de ne pas avoir le sentiment d’être directeur d’une Business School de Province.

L’EM Strasbourg est, à mes yeux, le modèle de l’école du futur. Elle permet de combiner le meilleur des deux mondes, celui des Grandes Ecoles et de l’Université. Dans ce cadre unique, les synergies académiques et professionnelles fonctionnent à plein et constituent autant de ressources d’exception pour les étudiants ou pour les entreprises. N’oublions pas que ce modèle d’une Ecole de Management au sein de l’Université est le modèle très standard à l’étranger.

Ensuite, je dirige la seule Business School, hormis les parisiennes, dont le nom soit tout de suite identifié à l’international. Strasbourg et Paris sont les deux villes françaises avec la plus forte renommée pour les étudiants étrangers.

Désormais, la liaison TGV permet de considérer Strasbourg et Paris comme un continuum. Je reconnais bien volontiers que, sur ce point, j’exagère mais je ne suis pas du Sud pour rien.

Date de publication : 14 juin 2021

Interview de Herbert Castéran, Directeur de l’EM Business School à Strasbourg

Crédits photo : Bartosch Salmanski – 128db